Jour 19 : Turangi > Taupo

Mercredi 29 février,

Cela fait déjà plusieurs jours que nous avons décidé d'acquérir un authentique masque maori sculpté à la main par un artiste local.
Après de multiples arrêts dans les villes, où l'on ne trouve que des masques fabriqués en série en usine avec un ridicule sticker « made in New Zealand », le temps commence à nous être compté.
Nous rendons le van dans 2 jours et nous craignons qu'à Auckland nous allons trouver la même chose qu'ailleurs.

Aujourd'hui nous reprenons la route direction Taupo, mais avant petit arrêt par le centre ville de Turangi, car on nous a parlé d'une galerie d'art qui vend des sculptures maories.
Après avoir fait le tour de la ville, pas d'art maori nul-part dans aucune galerie. Nous tombons en revanche sur une école de fabrication de « piu-piu », tenue bien évidemment par des femmes maories. L'une d'elles nous apprend qu'il est très difficile de trouver des authentiques sculptures de nos jours, et que les seuls endroits serait à Rotorua ou des galeries d'art mais bien sûr cela risque de nous coûter un bras.
Elle nous parle également d'un autre endroit appelé « Net'Cor », situé à la sortie de Taupo.
C'est un village maori et il y aurait une école de sculpture.
C'est enfin une première piste intéressante.

Une fois à Taupo, nous allons nous renseigner au centre d'information pour savoir où se trouve ce fameux endroit, et surtout s'il y a effectivement des sculpteurs car la dame de l'école de piupiu n'était pas sûre à 100%.
La femme du centre d'information, quand à elle, n'est au courant de rien concernant les sculptures authentiques et nous envoie dans un magasin de souvenirs... trop bien ! Elle nous indique tout de même où se trouve le village maori mais d'après elle, c'est une station thermale de sources d'eau chaude et nous avons peu de chance d'y trouver des sculpteurs.

Une fois sur place, c'est effectivement le centre thermal du nom de Wairakai Terraces. Nous allons tout de même y jeter un œil, et à l'accueil nous voyons de magnifiques sculptures !
Il y en a très peu, pas plus de 10 mais ce sont des chefs-d’œuvre sculptés à la main! Il y a deux statues dont une énorme, une grosse boîte en forme de barque et... un masque !
Nous sympathisons avec la fille de l'accueil, et commençons à la questionner sur les sculptures et surtout sur les prix.
A l'annonce des prix, la pilule à du mal à passer... notre budget pour le masque était d'environ 300$NZ, le prix de celui-ci était le triple de notre budget initial !

 
On reste un petit moment dans la boutique, et comme les prix n'étaient pas indiqués elle devait passer un coup de fil à son boss à chaque fois.

La statue quand à elle valait 1800$NZ ! Hors budget, et surtout trop gros à ramener ! Mais en appelant son boss, le boss l'autorise à nous la faire à 1200$NZ. Notre regard reste depuis le début figé sur le masque ! 
 
C'est exactement ce que nous cherchions depuis le début, il est magnifique et après tout ce que l'on a vu avant on voit direct que c'est un authentique, la façon dont le bois à été travaillé, et en regardant bien, on peut même encore apercevoir les traits du crayon.  

 
C'est le coup de cœur ! Et c'est surtout le premier masque authentique que l'on voit, en dehors de ceux exposés dans les musées ! On décide donc de le négocier. Un coup de fil en plus et le masque nous est proposé avec une remise de 30%.
Cela reste cher mais c'est le prix à payer pour de l'authentique, et au final cela ne nous semble pas si cher que ça, quand on voit le prix des masques fabriqués en usine vendus dans les boutiques de souvenirs.

Le choix est difficile, on sort fumer une clope pour réfléchir et en parler, mais au fond de nous on sait déjà que l'on va le prendre.
Avant de faire chauffer la carte, on demande à avoir plus de renseignements sur le masque... ce qu'il signifie, son histoire, le bois qui a été utilisé et surtout nous voulons une sorte de certificat d'authenticité.

La fille de l'accueil, Amy, passe de nouveau un coup de fil au boss.
Cette fois-ci la boss de la maison vient nous voir en personne et nous propose de rencontrer l'artiste, car c'est lui le mieux placé pour répondre à nos question. On ne s'attendait pas à ça, c'est juste trop génial !
Elle l'appelle sur son portable, mais il pourra être là que dans une vingtaine de minutes, elle nous propose donc d'aller nous balader du côté des sources d'eau chaudes, le temps qu'il arrive.

A peine 20 minutes plus tard, il est là ! Il répond à toutes nos questions et nous emmène même dans une partie fermée au public, pour nous expliquer plus en détail, la signification de notre futur achat. 

 
Il s'agit de « Koruru », c'est un gardien, c'est celui qui représente la tête, c'est à dire l'esprit de la maison. Car comme nous l'avait déjà expliqué le guide à Rotorua, chaque partie sculptée d'une maison communale maorie, représente un membre du corps de la maison.


Pour le bois dans lequel il a été sculpté il s'agit du « Totara », un bois vieux de 2000 ans. Mais comme les maoris vivent en harmonie avec la nature, il est allé chercher un arbre déjà mort plutôt que d'en tuer un pour ses sculptures.
Pour les outils, il n'utilise que des outils manuels.

Après nous avoir accordé une bonne grosse demi-heure de son temps, il nous remet le masque, mais on voit dans son regard un petit pincement au cœur, il en a presque les larmes aux yeux... c'est trop touchant.

Trop contents d'avoir eu ce moment privilégié avec lui, il nous fait notre certificat et après être passé à la caisse, nous repartons avec un bras en moins mais avec le plus beau des souvenirs de Nouvelle-Zélande.

Le soir nous restons camper à Taupo dans un spot gratuit au bord d'une rivière et le lendemain direction Rotorua.
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abcs